Un peu troublée

Fin d'après-midi au bureau. Je me retrouve à attendre mon tour à la photocopieuse. Devant moi notre comptable (arrivée récemment). Pour plaisanter elle me dit "je vous ai pris votre tour" je lui réponds en souriant "oh c'est pas important je dois juste photocopier ma feuille de congés, allez-y, c'est pas urgent !". Jusque là tout est normal, une conversation banale entre deux collègues de travail dans un bureau quelconque. Mais ton à coup mon interlocutrice me dit "c'est vous qui vous appelez T....... ?"
Intriguée je lui réponds "oui ?!" Et là elle enchaîne sur "vous connaissez un... "(à cet instant précis dans ma tête je me dis "encore un T....... que je ne vais pas connaître et qui ne fait pas partie de ma famille)... Francis ?"
Le prénom résonne dans ma tête "Francis"... c'est impossible, j'ai du mal comprendre, ça doit être quelqu'un d'autre... je répète alors pour être sûre de bien comprendre "Francis T.......? ... mon grand-père ??????"
Elle me répond instantanément "oui, j'ai travaillé avec lui au Chantier Naval de Provence".
Incroyable. Cette dame avec qui je travaille aujourd'hui a commencé dans la vie active au coté du dessinateur industriel qu'était mon grand-père.Si seulement mon grand-père avait pu imaginer une seule seconde que sa petite fille, qui n'allait pas connaître, allait un jour rencontrer cette dame. La vie est surprenante par moment.
J'ai été incroyablement surprise par cette nouvelle. Je lui réponds "je n'ai malheureusement pas connu mon grand-père. Il est mort 6 mois avant ma naissance" et c'est, mes yeux remplis d'émotions, que je l'écoute me dire que grand-pére était un homme "gentil, très drôle, professionnel et très courageux". Courageux car elle l'a connu dans les dernières années de sa vie. Elle l'a connu quand mon grand-père se rendait tous les soirs avec ma maminou à l'hôpital après le travail pour y passer la nuit sous dialyse. Mon grand père est mort en 1980 d'une insuffisance rénale. Je crois qu'il a été malade presque 10 années. Il a connu mon grand frère, selon ma mère il adorait son petit-fils... le premier qui portait le même nom que lui. Malheureusement je n'ai pas eu cette chance.
En poursuivant cette conversation, la comptable me dit "il avait un fils et une fille c'est ça ?". Je lui dis qu'en réalité il avait 3 enfants, 2 garçons dont mon père et une fille qu'il a perdu peu avant sa mort. Elle était au courant du cancer de ma tante et m'a appris que c'est à partir de ce moment que mon grand-père a perdu le moral et l'envie de se battre.
Elle m'a aussi confié qu'il appelait sa famille "le clan T........". Intriguée, je lui demande pourquoi. Elle me répond "vous n'habitez pas tous au même endroit ?". Je comprends, amusée, de quoi elle me parle.
Je rétorque alors "vous me parlez de la colline de Vauban ?". Incroyable que quelqu'un me parle de ça. Ma grand-mère est la dernière habitante de notre colline à Vauban (pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un quartier du 6eme arondissement de Marseille). Ma famille (malgré le nom de famille que nous portons qui pourrait porter à confusion) est une vieille famille marseillaise. Lorsque mon père était petit , il vivait dans la maison où est encore ma grand-mère. Une maison de famille aussi vieille que possible. Mon grand-père est né dans cette maison et ses enfants aussi. Ma famille a fait construire cette maison comme toutes les autres maisons qui couvrent la colline. Lorsque papa était petit, sur la colline il n'y avait que des T......., lorsque que moi j'étais petite, il restée encore 4 maisons habitées par des T......., aujourd'hui il ne reste plus qu'une maison habitée par un membre de ma famille, la maison de ma grand-mère.
J'ai été troublée, attendrie et heureuse qu'on me parle de mon grand-père. Un personnage que je n'ai pu voir qu'en diapo ou en photo. Un personnage dont on m'a beaucoup parlé, mais dont on m'a parlé en tant que pére, que mari, que grand-père et jamais en tant qu'ami ou connaissance.
On m'a toujours relaté l'histoire d'un homme solitaire, peu bavard et discret. Quelqu'un de très respectable et de très respecté. Quelqu'un d'autoritaire, un chef de famille.
Aujourd'hui je suis heureuse et peinée.
Heureuse parce que j'ai appris que mon grand-père était gentil, drôle et courageux mais aussi qu'il adorait sa famille plus que tout. C'est amusant car en entendant cette description, j'ai eu l'impression qu'on me dressait le tableau de mon père et de mon frère. Mon frère qui selon ma mère ressemble physiquement comme deux gouttes d'eau à son grand-père.
Et je reste peinée parce qu'aujourd'hui plus que jamais, je me suis dit que n'avoir jamais connu mon grand-père paternel est une vraie déception.

l'effet papillon: vous aussi...

Je me m'aperçois, en parcourant mes derniers billets que je ne parle pas beaucoup de cuisine en ce moment!

Pourtant! Ce n'est pas faute de cuisiner, d'ailleurs j'ai tellement cuisiné ces derniers mois que j'ai  décidé de ne pas approcher une casserole pendant les 4 prochains jours, histoire de me ressourcer.

Ce matin, pendant que je prenais des photos de plats pour les maquettes de mes futurs livres, j'écoutais d'une oreille la radio. C'est là que j'ai de nouveau entendu parlé d'Ingrid Bétancourt. Je me suis dit: qu'est ce que je peux bien faire, à mon niveau, pour l'aider?

Lorsque plus tard, dans la journée le président du comité de soutien agir pour Ingrid a donné l'adresse du site web où signer la pétition pour appuyer  sa demande de libération, je me suis dit, je signe, et j'en parle sur mon blog.

C'est bien ça l'effet papillon, non?

Ils espèrent recueillir 1 millions de signatures rapidement, alors...si vous aussi vous avez envie de donner un petit coup d'aile de papillon, c'est ici et cela ne prends que 2 secondes.
Il y a aujourd'hui 16h56,  472 963 signataires et apparemment, le temps presse!

Back from New York City(1)!

Comme un poisson dans l'eau! 5 jours tête en l'air, yeux openlive.
6h30 le matin, mon Ipod vissé sur mes oreilles je footinggais sur le son de LCD sound system, au hasard des rues de Chelsea, (attention lyrisme...) me laissant porter par l'énergie à peine assoupie de la ville en éveil (yes!). Puis, petit déj dans un fast food "fresh and organic", et mes converses pouvaient, enfin, fouler les trottoirs de Manhattan jusqu'à ce que mes jambes me crient STOP à la nuit tombée.  
J'avais fait une liste de tout ce que je voulais voir, faire, découvrir... belle pomme je n'ai pas fini de te croquer et de te savourer, dis toi bien que I'll be back soon.
Je me suis noyée dans la foule des New Yorkais venus encourager les 40 000 marathoniens dont "my man" faisait parti. Une foule compacte sur 42km195, jamais vu cela sur aucun marathon. Ils étaient là, pour le plaisir du sport, pour encourager les sportifs, leur donner un peu de leur énergie. A la fois lyriques, amusants, bruyants, et pleins de compassion, ils ont soutenus et acclamé nos compatriotes "allez la France", "j'aime la France" Qui a dit que les américains ne nous aimaient pas?  New York n'est peut être pas vraiment américaine...
Halloween, NYC, samedi 31 octobre 2009
Ici , halloween, c'est du sérieux, surtout à Greenwich village où défile la Parade d'Halloween le samedi 31 octobre. Photos: file d'attente pour louer son costume dans une boutique du village...pour se joindre à la parade, il faut être déguisé! Dommage qu'il ait plu.


Prière du matin..

Le Soleil couronné de rayons et de flammes
Redore nostre aube à son tour :
Ô sainct Soleil des Saincts, Soleil du sainct amour,
Perce de flesches d’or les tenebres des ames
En y rallumant le beau jour.
Le Soleil radieux jamais ne se courrouce,
Quelque fois il cache ses yeux :
C’est quand la terre exhalle en amas odieux
Un voile de vapeurs qu’au devant elle pousse,
En se troublant, et non les Cieux.
Jesus est toujours clair, mais lors son beau visage
Nous cache ses rayons si doux,
Quand nos pechez fumans entre le Ciel et nous,
De vices redoublez enlevent un nuage
Qui noircit le Ciel de courroux.
Enfin ce noir rempart se dissout et s’esgare
Par la force du grand flambeau.
Fuyez, pechez, fuyez : le Soleil clair et beau
Vostre amas vicieux et dissipe et separe,
Pour nous oster nostre bandeau.
Nous ressusciterons des sepulchres funebres,
Comme le jour de la nuict sort
Si la premiere mort de la vie est le port,
Le beau jour est la fin des espaisses tenebres,
Et la vie est fin de la mort.

Théodore Agrippa d’Aubigné


Magnifique !!!

Beauté des femmes…

Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles
Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal,
Et ces yeux, où plus rien ne reste d’animal
Que juste assez pour dire : « assez » aux fureurs mâles !


Et toujours, maternelle endormeuse des râles,
Même quand elle ment, cette voix ! Matinal
Appel, ou chant bien doux à vêpre, ou frais signal,
Ou beau sanglot qui va mourir au pli des châles !…


Hommes durs ! Vie atroce et laide d’ici-bas !
Ah ! que du moins, loin des baisers et des combats,
Quelque chose demeure un peu sur la montagne,


Quelque chose du cœur enfantin et subtil,
Bonté, respect ! Car, qu’est-ce qui nous accompagne,
Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il ?


Paul Verlaine, Sagesse (1881)


J’aime quand il dit:” même quand elle ment”, pour expliquer la voix trompeuse de la femme, et quand il parle des mains de la femme, les mains que peuvent tout le mal.